Le paludisme est une maladie parasitaire transmise par la femelle d’une certaine espèce de moustique ; l’Anophèle.
On distingue quatre espèces de Plasmodium ; P. falciparum, P. vivax, P.ovale, et P. malariae. On vient de confirmer l’émergence d’une cinquième espèce de Plasmodium ; P. knowlesi, pathogène pour l’homme, présent dans certains pays de l’Asie du Sud Est, sensible a tous les antipaludiques .
Le Plasmodium falciparum est l’espèce la plus répandue et la plus redoutable. Le paludisme est une maladie grave et mortelle si le diagnostic est tardif; le voyageur y est plus sensible que les autochtones.
Le Cambodge est classé en zone 3, c’est à dire qu’il y a une forte résistance du parasite a la chloroquine (Nivaquine®). Toutes les régions du Cambodge sont impaludées, sauf les plaines centrales le long du Tonle Sap, et la région de Phnom Penh.
Prévention du paludisme :
Sans piqûre d’anophèle, pas de paludisme ; la lutte contre les moustiques est donc la première ligne de défense dans la prévention du paludisme. Les anophèles femelles piquent habituellement entre le coucher et le lever du soleil : c’est pendant cette période que la protection doit être maximale (cf ; moustiques).
Pour la visite des zones impaludées il est préférable de prendre un traitement antipaludéen (se renseigner avant votre départ). Ce traitement est variable en fonction de l’age, des antécédents médicaux (avis médicalisé nécessaire).
Attitudes généralement retenues :
. pas de traitement ; si séjour limité a Phnom Penh, Sihanoukville (attention les îles sont impaludées) et Siem Reap
. Mefloquine (Lariam®), 1 comp 250mg par semaine chez l’adulte (adapter la posologie chez l’enfant), à commencer 8 jours avant le départ, et a poursuivre 3 semaines après votre retour (vérifier les contre-indications du produit).
. dans les régions de méfloquino-résistance (frontière thailando-cambodgienne), et en cas d’intolérance ou de contre-indication a la méfloquine, la doxycycline (sous forme de monohydrate : Doxypalu®, Granudoxy®) peut être conseillée, au-delà de 8 ans et en l’absence de grossesse, à la dose de 100mg par jour, on conseille la prise le soir au cours du repas, au moins 1h avant le coucher, en débutant la veille du départ et en poursuivant 4 semaines après la sortie de la zone a risque. L’observance journalière est impérative compte tenu de la courte demi-vie de la doxycline dans le sang.
. l’association Atovaquone et Chlorhydrate de proguanil (Malarone®) peut être indiquée dans la prévention du paludisme a P. falciparum a la dose de un comprimé par jour á heure fixe, réservé a l’adulte de plus de 40kg. Il existe une forme enfant ( Malarone Enfants®) prescriptible a l’enfant de plus de 5kg.
Le traitement sera débuté la veille, pendant la durée du séjour en zone d’endémie, et 7 jours après avoir quitté cette zone. A prendre avec un repas ou une boisson lactée.
. Certains antipaludiques sont contre-indiqués pendant la grossesse. Il est impératif d’assurer et de poursuivre une contraception efficace dans un délai de 3 mois après la prise de méfloquine ou, d’une semaine après la dernière prise de doxycline. Du fait de la résistance a la Nivaquine®, l’association Nivaquine®et Paludrine® ou, Savarine®, n’est que partiellement efficace dans la protection du paludisme. Mais ce traitement est le seul utilisable en pratique chez la femme enceinte.
L’accès palustre :
Il y a un délai minimum d’incubation du paludisme de 7 jours entre la piqûre contaminante et les premiers signes, le délai maximum d’incubation du paludisme a P. falciparum est de 2 ans, mais 95% des accés a P. falciparum surviennent dans les deux à trois mois après la piqûre.
La maladie se manifeste par des accès palustres caractérisés par 3 phases ;
. frissons intenses pendant 2 a 3 heures,
. fièvre à 39°-40° avec soif, nausées, courbatures et maux de tête pendant quelques heures,
. sueurs abondantes.
Ces signes imposent de consulter un médecin rapidement.